• Pointer du doigt les « autres » : la meilleure façon d’aggraver notre sort (Acte 2)

    Au Centre de Santé de Kindji, situé dans la commune de Ouidah, le mercredi 18 octobre dernier, pour raison de grève, une femme a accouché à même le sol derrière la salle de garde des sages-femmes. Voilà un peu à quoi ressemble l’amour de l’homme Noir pour l’homme Noir. Ici en Afrique, quand on aime quelque chose ou quelqu'un d’un amour fou, on le prive de tout. « Près de chez moi, j’ai un tonton, il est plus riche que tout le pays réuni. Et pour faire tourner l’économie de son pays, il va placer sa fortune dans les banques européennes ». Quel génie !

    Par Christel Sydneh JIHOUAN

     

    Le développement de l’Afrique n’est pas pour maintenant ! Tout simplement parce qu’on n’est pas uni et qu’on ne s’aime pas vraiment entre nous. Tant qu’on arrêtera pas de rejeter le tort de notre état d’être actuel sur l’autre, sur les autres, sur les blancs, sur les occidentaux, sur le voisin… on n’arrangera rien à notre sort. Notre développement commence par notre état d’esprit qu’on peut traduire par nos comportements de tous les jours. L’Afrique Noire est une grande société dont les valeurs ancestrales renferment des similitudes que l’on retrouve dans la pluralité des traits culturels qui la compose. Mais curieusement, c’est bien étonnant de voir comment cette ressemblance identitaire nous divise au lieu du contraire.

    Au Centre de Santé de Kindji, situé dans la commune de Ouidah, le mercredi 18 octobre dernier, pour raison de grève, une femme a accouché à même le sol derrière la salle de garde des sages-femmes. Voilà un peu à quoi ressemble l’amour de l’homme Noir pour l’homme Noir. Ici en Afrique, quand on aime quelque chose ou quelqu’un d’un amour fou, on le prive de tout. « Près de chez moi, j’ai un tonton, il est plus riche que tout le pays réuni. Et pour faire tourner l’économie de son pays, il va placer sa fortune dans les banques européennes ». Quel génie !

    Les « autres » sont libres de nous voir comme ils le veulent, de se faire une opinion de nous, qu’elle soit bonne ou mauvaise. C’est leur droit légitime et inaliénable de voir le monde comme ils en ont envie, de se donner la valeur qu’ils entendent !

    Nous avons nous aussi notre propre vision du monde. Mais qu’en faisons-nous ? comment nous voyons-nous ? Quelle opinion je me fais de mon autre frère Noir ? Comment je vois mon vis-à-vis qui appartient à une ethnie différente de la mienne ? Une des plus grandes questions est celle de notre propre définition qui renvoie à l’existence ou pas du sentiment d’unité nationale.

    Il est toujours facile de trouver que ce sont les « autres » qui nous ont appris la malveillance, qui ont corrompu le bon en nous, qui nous ont déportés au nom de la traite négrière, qui nous maintiennent sous le joug colonial par des moyens bien sournois etc… Mais tout cela n’érige que des arguments sclérosés, lesquels prônent une attitude de victime qui ne permet pas de changer les choses, de prendre nos responsabilités ! Déconnectons-nous de ce qu’il ne nous libère pas et agissons maintenant pour provoquer le futur souhaité.Pointer du doigt les « autres » : la meilleure façon d’aggraver notre sort (Acte 2)

    Il est à saluer en ce sens, l’engagement de l’ONG Urgences Panafricanistes de Kémi Séba, qui encourage le passage à l’acte par la promotion de nos propres valeurs culturelles et cultuelles et de la consommation locale. Certains lui reprochent de la violence dans les postures, dans les pensées et dans la démarche. Toutefois cette critique n’enlève pas à l’initiative toute sa noblesse et sa légitimité. C’est bel et bien une cause juste, de notre point de vue ! Mais, les médias officiels accessibles au plus grand nombre sont au service de ceux que Kemi Seba lui-même qualifie de marionnettes des puissances européennes. Ils savent bien que la première condition d’accès au monde numérique reste l’alphabétisation et ce taux reste important, même s’il régresse avec le temps. Internet est à la portée de tout le monde mais il faut une certaine surface financière pour s’en approcher. Le petit monde qui gravite autour est fait de jeunes citadins et de chômeurs éjectés des universités, à qui les gérontes refusent de céder la place sauf quand intervient la mort.

     

    Si nous ne nous mettons pas en valeur, personne ne le fera pour nous. Les gens nous achètent au prix auquel on se vend. Comme le défend Komi Ezin, cela ne sert à rien que nos enfants apprennent les dimensions du fleuve Adour en France alors qu’ils ne savent pas où se trouve le Penjari. Réveillons-nous et épousons nos propres valeurs. Tournons le dos aux marchés exotiques et allons vers nos propres produits plus sûrs, authentiques et naturels. Nous avons aussi du Génie utilisons-là et suivons nos nôtres qui créent. Rejoignons Kmal Radji en allumant nos cerveaux. Nous sommes Noir de peau mais pas noir dans la tête. S’il faut agir pour créer le futur souhaité, c’est maintenant !

    Pointer du doigt les « autres » : la meilleure façon d’aggraver notre sort (Acte 2)

    « Pointer du doigt les « autres » : la meilleure façon d’aggraver notre sort (Acte 1)Coût de la Communication GSM au Bénin : qui se soucie des consommateurs? »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Novembre 2017 à 17:55

    Une façon subtile d'inviter à prendre ses responsabilités. En effet, changeons notre regard sur notre propre monde pour changer les choses. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :