Le développement de l’Afrique n’est pas pour maintenant ! Tout simplement parce qu’on n’est pas uni et qu’on ne s’aime pas vraiment entre nous. Tant qu’on arrêtera pas de rejeter le tort de notre état d’être actuel sur l’autre, sur les autres, sur les blancs, sur les occidentaux, sur le voisin… on n’arrangera rien à notre sort. Notre développement commence par notre état d’esprit qu’on peut traduire par nos comportements de tous les jours.

Par Christel Sydneh JIHOUAN

Acte 1

Il était une fois…, dans un village, vivaient des milliers d’habitants. C’était un beau village, agréable et vierge comme l’étendue de la terre à l’aube de l’humanité. Dame nature avait comblé cette petite partie du monde de toutes les ressources naturelles et minières, de même qu’un climat favorable pour y mener une existence plus qu’heureuse. Comme partout dans toute communauté humaine, il existe toujours des personnes plus intelligentes que la masse. Dans ce village donc, cette poignée de personnes illuminées ont vite compris l’énorme potentialité que recèle leur milieu de vie. Ils les ont mises en valeur et commencé par les échanger avec les autres, qui passaient le temps à les acclamer pour leur génie, leur créativité, leurs fabuleux produits, articles et accessoires de tout genre. Des échanges banals, ils passèrent au troc, ensuite aux ventes avec l’invention de la monnaie frappée du sceau du souverain de l’époque. Ainsi naquit le commerce, bien pensé et ficelé autour du jeu d’intérêts, sur des bases claires avec des ramifications bien complexes connues du monde contemporain.

Avec le temps, les habitants de ce petit coin de paradis furent pris au piège de la consommation. Ils demeuraient pauvres et dépendants des bons produits que continuaient de leur proposer les autres. Le syndrome besoin s’est insidieusement incruster dans leur quotidien et ils consommaient sans cesse. Pendant qu’ils consommaient, la minorité faisait fortune. Devenus très puissants, ils divisèrent le village en deux : créant ainsi une classe bourgeoise et l’autre, prolétaire. Ils imposèrent par la suite à la grande masse, de nouvelles valeurs d’acquisition des biens et services, de nouveaux systèmes de valeur, de nouvelles croyances…, bref leur vision des choses et du monde.

Les indigents étaient obligés, pour pouvoir satisfaire leurs besoins, de travailler encore plus pour gagner peu. Ils avançaient sans avancer. Tout en maudissant leurs employeurs chaque matin, les accusant de leur propre condition de vie exécrable, ils couraient se mettre à leur service. « Pourquoi ne nous font-ils pas gagner suffisamment pour devenir riches et puissants comme eux ? »

Le village devenant trop petit pour contenir les ambitions de l’élite dirigeante, ils se retrouvèrent en conclave avec le souverain pour établir une feuille de route en vue de la conquête du monde. « Conquérir de nouvelles terres et même au-delà des océans s’il le faut ! » N’est-ce pas un grand idéal pour un rêveur fou ? le roi étendra l’étendue de son pouvoir et de son royaume qui deviendra un empire, les riches marchands élargiront leurs marchés, la puissance s’amplifierait sur tous les axes…

Et c’est ainsi que de nouvelles terres furent conquises, des peuples exotiques furent découverts, assiégés et dominés par la force s’il le fallait. Cette nouvelle mutation du monde donna naissance à la société aujourd'hui. Ce fut après des millénaires ponctués de faits historiques consignés dans les livres et archives du passé, conservés dans les bibliothèques et musées.

-  Extrait du texte Récit du monde, une histoire de Christel Sydneh JIHOUAN

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