Si user d’un esprit créatif pour engendrer des fictions afin de procurer du plaisir aux lecteurs est le rôle d’un écrivain, transmettre l’émotion à travers ses ouvrages en est un autre. C’est d’ailleurs ce que Keren Arayé fait sur « Mon reflet », son premier roman.

S’intéressant plus à l’éducation et la psychologie des enfants, Keren révèle les ratés de l’éducation africaine qui sont entre autres l’absence de communication et l’absence de suivi. Elle notifie d’ailleurs qu’il est possible qu’on ait une éducation parfaite sans recourir au châtiment corporel. Parlant des parents, certains vous diront que l’œuvre de Keren n’est qu’en réalité leur « reflet, leur vécu, ni moins, ni plus ».

Découvrons l’autrice :

 Par Belvida Akpakpa

Présentez-nous votre ouvrage !

« Mon reflet » en 71 pages traite de l’éducation et de la psychologie de l’enfant. Il est question d’une jeune dame nommée Sê, qui dévoile son vécu et les plaies non guéries depuis sa tendre enfance. Partagée entre les petits coups de cœur à l’école, l’absence de communication entre parents et enfants, les malentendus de la vie en famille, les brimades et l’injustice pour son jeune âge, elle se voit gérer toute seule ses traumatismes. Elle appelle chaque parent à revoir son mode d’éducation.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Dans un monde où nous ne savons où l’on va, il est important de créer une très bonne atmosphère entre parents et enfants. Il y a des parents toujours ancrés dans le passé. Ils voient la vie en fonction de leur époque. Nous rencontrons aussi des parents démissionnaires, d’autres insouciants et négligents. Chaque parent à tout niveau, a du travail de manière à ce que, l’enfant, peu importe ce qu’il traverse, puisse savoir qu’il a des parents qui pourront l’écouter et l’accompagner. Ce livre, parce que nous pouvons créer une certaine complicité basée sur la vérité, la confiance et le respect mutuel entre parent et enfant, sans forcément faire recours au châtiment corporel.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

« Mon reflet » s’adresse d’abord aux parents, pour rappeler qu’on ne devrait normalement pas avoir à être conseillé dehors ; ensuite à nous, jeunes, pour rappeler que nous pouvons changer les choses sans toutefois avoir à modifier les mœurs.

D’où vous vient votre passion pour la psychologie ?

Disons déjà que par nature, je suis très attirée par tout ce qui a trait à la psychologie. La psychologie me permet de grandir puisque j’apprends des autres tout en les aidant.

Quel lien peut-on établir entre « Mon reflet » et votre vie personnelle ?

Je dirai que le seul rapport qu’il pourrait y avoir entre « Mon reflet » et ma vie personnelle est le nom d’emprunt de chacun des personnages.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Loin de moi l’idée de condamner l’éducation dans les sociétés africaines, mais il y a certains paramètres à revoir.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Mon inspiration provient du vécu quotidien de beaucoup de personnes dans mon entourage et de certains faits que j’observe.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Je dirai que quand il y a du suspense, c’est encore plus fun.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

J’ai été ravie des retours faits par rapport au livre. Beaucoup ont demandé à savoir comment j’ai fait pour me glisser dans leur peau afin de relater leur vie. Sachez qu’il y en a qui ont traversé la même situation que vous, et qu’il y en a qui vivent pires. Mais quoi qu’il en soit, il nous revient à nous de choisir ce que nous voulons pour la progéniture.