• Bénin/Lutte contre la désertification : le PAN envisage plusieurs mesures

    La Direction générale des Eaux, Forêts et Chasse (DGEFC) a tenu ce jour un atelier de vulgarisation sur le Programme d’Action national de Lutte contre la Désertification (PAN). Plusieurs responsables d’institutions et Partenaires au Développement étaient présents à cet atelier de réflexion et d’échanges sur les menaces de la désertification, ses impacts à plusieurs échelles, ainsi que les mesures envisagées par le Gouvernement pour atténuer ce phénomène.

    Par Christel S. JIHOUAN

    À l’entame de cet atelier, le directeur général des Eaux, Forêts et Chasse, Rémi Hefoumè a rappelé le but du Programme d’Action national de Lutte contre la Désertification (PAN) qui est : « d’identifier les facteurs qui contribuent à la désertification et les mesures concrètes à prendre pour lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse. » Rémi Hefoumè a également présenté les objectifs généraux du PAN qui sont de plusieurs ordres : renforcer les capacités des différentes catégories d’acteurs (État, populations et collectivités locales, ONG et autres associations de développement, secteur privé) ; assurer la gestion durable des ressources naturelles ; améliorer le cadre institutionnel et législatif de la lutte contre la désertification ; améliorer les conditions de vie des populations et réhabiliter les zones touchées par la désertification. 

    Bénin/Lutte contre la désertification : le PAN envisage plusieurs mesures

    Quelques causes

    En effet, le Bénin enregistre depuis plusieurs années, la dégradation, l’appauvrissement des terres et la perte de ses forêts, du fait de l’avancée du désert. La menace sur les écosystèmes terrestres et aquatiques des régions septentrionales n’est pas sans conséquence sur le bien-être socio-économique de ses populations. Entre 2000 et 2010, environ 2,2 millions d’hectares ont été perdus, soit 19 % du territoire national, selon (Note politique 2017). Cette perte est compensée par une augmentation des superficies cultivées, soit 47,2 % ; une régression de la savane arbustive de 14,8 % ainsi qu’une baisse de plus de 21,3 % des espaces forestiers.

    Quelques conséquences

    Les conséquences sont surtout d’ordre écologique et socio-économique. Elles se traduisent, entre autres, par la forte réduction du volume annuel des pluies et leurs effets négatifs sur les cultures, la végétation ; une croissance démographique et une urbanisation rapide au détriment des équilibres écologiques avec la pression accrue exercée par les populations sur des ressources naturelles déjà fragilisées pour satisfaire leurs besoins fondamentaux ; la diminution des ressources halieutiques ; la raréfaction du bois ;la paupérisation progressive des populations rurales et périurbaines ; l’exode rural qui prive l’agriculture des bras valides, en l’absence de modernisation conséquente dans le secteur. Cet état de choses est, de plus en plus, exacerbé par la variabilité et les changements climatiques observés au cours de la période 2000 à 2020, ainsi que l’absence d’utilisation de techniques de gestion durable des terres, de production durable et de préservation des écosystèmes.

    Ces conséquences indiquent les niveaux de vulnérabilités économique, alimentaire et sociale des populations ainsi que les difficultés d’accès aux services écosystémiques vitaux (y compris la nourriture et l’eau). Selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD 2018), environ 1,8 million de personnes vivaient en 2010, sur des terres agricoles dégradées : ce qui porte la part de la population rurale habitant ces terres à 32 % par rapport à la population rurale totale. Le coût annuel total de la dégradation des terres pour l’économie béninoise a été estimé à 490 millions de dollars US en 2007, soit à 8 % du PIB national.

    Les mesures envisagées par le Gouvernement béninois

    Conscient de ces enjeux, l’État béninois envisage à travers le PAN, des mesures orientées sur le renforcement des connaissances de base et le développement des systèmes d’information et d’observation pour les zones vulnérables (zones rouges) ; la lutte contre l’érosion hydrique par l’intensification des activités de conservation des sols ; le développement et le renforcement des programmes de gestion intégrée des terres et des eaux ; et l’établissement des plans d’ensemble de prévention et de secours en cas de sécheresse, a spécifié Martin Pépin Aïna, directeur général de l’Environnement et du Climat.Bénin/Lutte contre la désertification : le PAN envisage plusieurs mesures

    Des mesures ont été également envisagées pour résoudre le problème de sécurité alimentaire. Notamment, l’accroissement de la production des cultures vivrières par la mise en valeur des terres disponibles pour l’agriculture ; l’amélioration des moyens de stockage et de distribution des produits alimentaires. Dans le cadre de la réduction de la pauvreté en milieu rural, surtout dans les zones touchées, le Programme envisage de faciliter l’accès des populations locales aux crédits pour l’exécution de diverses activités génératrices de revenus ; la gestion intégrée des ressources naturelles ; constitution des banques de vivres ; la maintenance d’infrastructures communautaires ; de même que la conservation et la valorisation des ressources biologiques des terroirs.

    Quelques activités

    Plusieurs activités sont également envisagées par le PAN. Il s’agit, entre autres, d’opérationnaliser les mesures de conservation et de protection des ressources naturelles comme prévu dans l’Agenda National 21 (qui constitue le document essentiel de référence pour la politique nationale de développement durable) ; d’assurer le suivi du phénomène de dégradation des ressources naturelles ; d’assurer la coordination des actions et l’harmonisation des approches en matière de conservation et de protection des ressources naturelles dans l’optique d’un développement durable ; d’assurer la gestion intégrée des terres avec une approche participative en vue d’une utilisation durable des ressources ; de responsabiliser les communautés locales dans la conservation et la protection des ressources naturelles y compris les écosystèmes fragiles.

    Par ailleurs, Simon Akponan, recteur de l’Université de Parakou, a évoqué la signature de partenariat avec l’Association nationale d’Amitié avec les peuples (ANAP), une action qui entre dans le cadre des mesures envisagées par l’État béninois à travers le PAN pour la lutte contre la désertification. Ainsi, les étudiants et chercheurs en agroforesterie de l’Université pourront travailler sur les différents projets internationaux de reboisement des Organisations ANAP-Bénin et DBF-Allemagne. Depuis 1990, précise-t-il, lesdites structures travaillent à la mise en œuvre des projets liés à la lutte contre la désertification dans les communes de Kpomassè, de Bopa, et les zones dites « rouges » du Bénin, notamment, Tanguiéta et Matéri.

    La mise en œuvre et l’exécution de ce Programme d’Action nécessitent la mobilisation, d’une part, des ressources internes provenant de l’État et de la société civile, d’autre part, et l’assistance technique et financière des partenaires au développement.

     

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